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Comme nous sommes petits vus du Texas

A longueur de journée des observateurs, journalistes, chef d'entreprises, qui sont appelés à parcourir le monde attirent notre attention sur le fait que nous sommes tous entrée dans une phase de mondialisation et d'échange où chaque pays va devoir offrir ce qu'il a de mieux pour retenir les meilleurs.

Mais c'est une chose d'adhérer à un concept, cela en ait une autre de la vivre par ce que l'on peut la rattacher à des exemples concrets.

Qaund accompagne des start-up aussi bien que des PMI du secteur de l'économie traditionnelle, difficile de ne pas être pris de vertige lorsque l'on compare les efforts que font nos pays voisins pour encourager les entrepreneurs et ceux que notre beau pays propose.

Car même si nos moyens ne peuvent être aussi importants que ceux des Etats-unis, par exemple, il n'empêche le différentiel de comportement est abyssal.

Alors qu'on nous annonce la création d'une nouvelle structure "France Investissement" pour débloquer 2 milliards d 'euros à destination des entreprises pour abonder leur capital, l'Etat du Texas a révélé sa proposition de budget pour l'année fiscale 2008-2009 qui consacre:

  • 16 Milliards d'euros pour le développement économique d'entreprises dans l'Etat,
  • une enveloppe de 230 Millions d'euros afin de recapitaliser le fonds des technologies émergentes (Emerging Technology Fund) qui est un programme offrant des subventions et des prêts destinés aux entreprises pour encourager le développement et la commercialisation de produits hautement technologiques issus des recherches réalisées dans les universités du Texas.
  • la création du Texas Enterprise Fund, qui sera doté de 140 Millions d'euros ,et destiné à encourager l'implantation d'entreprises et particulièrement de start-up travaillant dans le domaine des technologies avancées.

Enfin pour lutter contre le cancer, l'Etat du Texas va affecter 100 Millions d'euros à la Texas Cancer Research Initiative, via un programme mis en place récemment pour développer de nouvelles technologies, acquérir de nouveaux équipements et permettre d'attirer les meilleurs chercheurs du domaine.

Bon, allez on se console en se disant que l'argent ne fait pas tout?

PS: Quelques informations de base à méditer:

La France compte 63 millions d'habitants et 2,8 millions d'entreprises soit 1 entreprise pour 23 Français,

Les USA comptent 298 millions d'habitants et 25,8 millions d'entreprises soit 1 entreprise pour 12 Américains.

Bon là , je ne sais plus comment me consoler.....

 

Les sondages politiques: on les critique pour mieux les utiliser

Nos amis journalistes sont excellents... combien de chroniques quotidiennes nous appelant à la raison afin de ne pas prendre au pied de la lettre les sondages.

La plupart des chroniques comprennent trois temps:

Temps 1: on rappelle les derniers sondages : sarko devance ségo ou vice-versa,

Temps 2: on rappelle que les sondeurs ont souvent faux comme en 2002 où personne n'avait vu venir Le Pen au second tour,

Temps 3: pour apporter le coup de grâce à la démonstration le journaliste précise que 48% des français à ce jour n'ont pas encore définitivement choisi leur candidat.....

Sauf que ce coup de grâce repose lui aussi sur un sondage......

N'y aurait il pas quelque chose d'amusant à vouloir démontrer le danger des sondages à partir d'une argumentation qui repose sur un sondage......

 

Pour s'amuser un peu et surtout prendre du recul avec la blogosphère....

... lisez ce billet sur Pointblog.. un modèle du genre

 

Au secours nous n'allons plus pouvoir détester le grand capital (joke)

Si le concept de développement durable concerne tous les compartiments de notre vie en société (social, économique, politique, environnement...) il est un secteur où on le pensait étranger: celui de la finance et en particulier du financement des jeunes entreprises par les sociétés de capital risque.

Et bien détrompez vous un article intéressant de newsmanager indique les points suivants:

"Au total, quelque 1,25 milliard d'euros d'engagements ont été enregistrés dans le capital risque durable européen en 2006.

A titre de comparaison, 72 milliards d'euros avaient été levés par des sociétés de capital risque ou sociétés de MBO "traditionnelles" en Europe en 2005, dont environ 30 % (ou 20 milliards d'euros) uniquement dédiés au capital risque."

Certes, la proportion du financement par capital risque de projets liés au développement durable reste modeste.

"Mais il faut souligner que, il y a cinq ans, le marché du capital risque durable était quasi-inexistant", insiste Eurosif.

Les sociétés de capital risque intervenant sur ce secteur (Venture Capital for Sustainability) ont tendance à effectuer des investissements situés entre 1 million et 5 millions d'euros, et se focalisent sur la phase initiale de développement des sociétés.

Décidément si même les sociétés de capital risque décident d'investir dans des projets permettant le développement durable que va t il rester aux manichéens de tout bord qui fustigent le grand capital et les méchants financiers....

 

Un petit commentaire sur un article du journal les Echos

Un article des Echos de ce jour (ici) aborde la question centrale du financement de la création d'entreprises. Il en ressort une présentation plutôt optimiste de la situation du financement en insistant sur:

- l'augmentation des montants investis dans le capital risque,

- les effets positifs de la politique fiscale menée,

- le rôle des FCPI

- l'intérêt de l'organisme de financement France investissement.

Lorsque l'on aborde la situation du financement de la création d'entreprise on peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein.

Reste que dans la chaîne du financement de la création d'entreprises le parent pauvre est sans conteste le financement des dépenses de faisabilité technologique et commerciale. Cette étape est cruciale puisque l'entrepreneur cherche des fonds pour finaliser son produit, pour concevoir le prototype voire déposer un brevet.... et ce 1 à 2 ans avant de lancer véritablement la phase de commercialisation et de production.

Cette phase d'amorçage très risquée est peu appréciée par les sociétés de capital investissement qui préfèrent financer des entreprises "matures" (capital développement) ou des opérations de transmission (capital transmission).

Ce faisant combien y -a - t 'il véritablement de projets financés en phase d'amorçage ? 20,30,40,... moins de 60 probablement. Rapportée au nombre d'entrepreneurs en quête de financement, 500, 800 probablement plus de 1 000, la probabilité de réussite est faible.

Concernant la phase de lancement commercial et de production (phase de capital risque), elle aussi est délaissée. Car derrière les chiffres se cache une autre réalité:

  • beaucoup de financements dans cette phase ne concernent pas de nouvelles entreprises mais des re-financements. C'est-à-dire des sociétés qui ont déjà été financées et qui bénéficient d'un second tour de table.
  • la phase de capital risque à la française est particulière puisqu'elle ne correspond que peu avec la définition qui en est donnée généralement.

En effet la plupart des sociétés de capital risque, contrairement à ce que l'on pourrait espérer, demande à ce que l'entreprise dispose déjà d'un volant de chiffre d'affaires, avec une réponse classique : « nous ne sommes pas là pour permettre à l'entreprise d'évangéliser le marché, revenez nous voir lorsque vous aurez fait la preuve qu'il existe une clientèle ».

  • les FCPI sont également dans cette démarche avec une difficulté supplémentaire: en dessous d'un besoin financier inférieur à 500 000 euros, pour la plupart, vous ne les intéressez pas. Ce qui, vous en conviendrez, limite fortement le nombre d'entreprises potentiellement éligibles.

En ce qui concerne la politique fiscale celle-ci est peu incitative car la plupart des mesures sont plafonnées.


  • Le dispositif Madelin est loin d'avoir révolutionné le financement de la création d'entreprises.

Sinon comment expliquer que la France dispose de 10 fois moins de business angels que la Grande Bretagne, comment expliquer qu'un pays comme le Japon où il n'existait quasiment pas de business angels en 1 an a réussi à en comptabiliser plus de 3000 et ce n'est qu'un début.

Mais au Japon un particulier qui investit dans une entreprise peut déduire la moitié du montant investi de ses impôts qu'il devra payer au titre de ses plus-values. En France un couple marié pourra déduire au maximum 40 000 euros.

En ce qui concerne l'opportunité de création de la structure France Investissement, il est intéressant de se rapporter à une étude récente de la Caisse des dépôt et Consignation sur le comportement des sociétés de capital investissement.

Plusieurs indications:

  • les sociétés de capital investissement n'ont pas de difficultés pour mobiliser des fonds auprès de leurs souscripteurs. Ceci confirme l'interrogation que l'on peut avoir sur l'intérêt de créer la structure de financement "France Investissement" qui va probablement apporter 2 milliard d'euros à des organismes qui en ont peu besoin.
  • les sorties (revente des actions achetées lors de l'entrée au capital) sont réalisées dans de bonnes conditions: les plus values constatées au premier semestre 2006 sont supérieures de 25% à celles affichées sur la même période en 2005.
  • l'étude constate également qu'il existe un goulot d'étranglement entre les flux d'entrées (les sommes collectées) et les flux de sorties (les investissements).

Ce faisant le financement des entreprises en phase de création ou de développement pour les PME n'est pas limité par un manque d'argent. Ce n'est pas un problème d'offre de financement mais plutôt un problème de distribution, d'allocation des fonds.

Ainsi créer une nouvelle structure de financement peut être justifiée si elle comble un manque dans la chaîne du financement de la création d'entreprises. C'est à dire le financement de:

  • la phase d'amorçage (validation de la technologie, dépôt de brevet, prototype),
  • la phase de capital risque (lancement industriel et commercial du produit)

Or rien n'indique aujourd'hui que France Investissement va investir en priorité sur ces deux axes.

Derrière les mots il est urgent d'aller voir ce qui s'y cache car ne nous trompons pas lorsque l'on parle de capital risque en France il s'agit plutôt, sur le terrain, de capital développement