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Verre à moitié vide ou à moitié plein ?

point interrogationJosé Manuel Barroso le président de la Commission européenne a reconnu lundi que les actions pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre dans l'Union européenne vont avoir un coût de quelque 60 milliards d'euros par an.

Par rapport à cette annonce deux visions possibles:

1- celle du verre à moitié vide: Les actions à mettre en oeuvre vont coûter 0.5% du PIB européen...

2- celle du verre à moitié plein: 60 milliards à partager entre des entreprises et des laboratoires de recherche...Ce qui conforte la démarche de l'ancien Premier Ministre Al gore (lire: "La politique mène à tout, même au capital risque")

Alors dans quelle catégorie êtes-vous ?

 

Scoop: des PME ou des grands groupes peuvent financer votre projet partout...

drapeau france et usa... SAUF en FRANCE....pourquoi?

L'article d'Annie Kahn montre qu' aux USA les entreprises qui souhaitent grandir, passer un cap peuvent trouver des financements en bourse comme ce fut le cas avec Google ou Microsoft. Par contre en Europe les entreprises innovantes ont rarement la possibilité d'intégrer les marchés boursiers.

La seule possibilité reste donc le rachat ou une prise de participation par une autre société de taille plus importante qui va apporter les fonds nécessaires. Sauf qu'une Europe et plus particulièrement en France les PME de grande taille sont peu nombreuses donc comment font les start up en manque de financement?

Elles intègrent une PME américaines, japonaises, indiennes, chinoises...

  • 47 %des sociétés françaises du secteur des technologies de l'information et de la communication créées entre 1998 et 2001 ont été vendues à des sociétés étrangères,
  • 31 % à des sociétés non européennes.

Philippe Capdevielle, président du directoire de la société de capital-risque Emertec Gestion constate que les start ups françaises intéressent peu les grands groupes ou les PME de grande taille. Ces derniers préfèrent attendre (probablement pour prendre moins de risque) et acheter plus tard et donc plus cher à des groupes américains qui eux sont à l'affût et interviennent plus tôt.

Un exemple:

  • La société de capital risque Xange a vendu sa participation au sein de la société Vox Nobili (conception de logiciels de synchronisation pour assistants personnels) à une société indienne Onmobile. Hervé Schricke président de XAnge indique que Onmobile "s'est présentée spontanément. Son offre était financièrement supérieure à celles des groupes européens. En outre, ses dirigeants ont su créer un climat de confiance avec les fondateurs de Vox Nobili. Le dynamisme des Indiens, leur détermination, leur rapidité d'action, mais aussi leur souplesse leur ont permis de remporter la mise."

Globalement, quand des acquéreurs européens se présentent, leur offre est en moyenne de 25 % à 35 % inférieure à celle des groupes américains, estime Philippe Grand, associé chez Ernst & Young: "La différence dépend des secteurs. Elle est plus importante dans les biotechnologies."

Pourquoi cette différence de comportement entre les entreprises Françaises et celles anglo-saxonnes, Indiennes...?

  • Selon Daniel Kahn, avocat rompu aux négociations de sociétés technologiques "les groupes français ne voient pas les profits qu'ils peuvent tirer d'une acquisition, mais plutôt les investissements passés alors que les Américains font le contraire.

Les Français savent que la société a été créée avec des bouts de ficelle, grâce à des crédits impôts recherche, des aides d'Oséo (l'établissement public d'aide aux PME). Ils ne peuvent envisager de la payer 30 millions de dollars ! Alors qu'un groupe américain est prêt à mettre le prix pour acquérir une équipe de dix ingénieurs issus d'un grand centre de recherche comme l'Inria, qui ont créé leur société et déposé des brevets. Ils calculent ce que ça leur aurait coûté de faire la même chose aux Etats-Unis et le temps qu'ils vont ainsi gagner".

Cette explication fait froid dans le dos puisque n'importe quel étudiant en finance sera d'accord pour considérer qu'une entreprise ou un projet ne vaut que par le cash ou la rentabilité qu'il va générer dans le futur.

Que l'entreprise est 100 000 euros de capital ou un actif de 500 000 euros peu importe, son historique également, seul compte sa capacité à créer de la richesse dans le futur...Faudrait il que les cadre dirigeants des grands groupes prennent quelques cours de finance? visiblement c'est nécessaire si l'on suit Philippe Capdevielle (Emertec Gestion).

  • Ce dernier précise que les dirigeants des grands groupes américains, comme Microsoft, Google ou Oracle, ont un passé de créateurs d'entreprises.Ils ont fait leurs classes dans des start-up. Ils savent que la propriété intellectuelle et le savoir-faire font la valeur de l'entreprise, et non le chiffre d'affaires ou l'excédent brut d'exploitation. Ils ne nous envoient pas cinq bataillons d'experts pour nous expliquer pourquoi la société ne vaut rien".

    En Europe, à part dans quelques entreprises comme Nokia, peu de dirigeants de groupes ont cette culture.
  • La taille du marché américain permet aussi de rentabiliser les coûts d'acquisition plus rapidement qu'en Europe, où l'on n'a encore qu'une addition de marchés morcelés. C'est particulièrement vrai dans le domaine des biotechnologies : " Le système de santé allemand est différent des systèmes italien ou espagnol. Les coûts de mise sur le marché sont plus élevés qu'aux Etats-Unis", explique M. Grand. Mais c'est aussi le cas dans les technologies de l'information et de la communication (TIC).