Par Jean Philippe Martinez, dimanche 18 mars 2007 à 11:02 | GĂ©nĂ©ralitĂ© | #162 | rss
La culture du "big is beautiful" a longtemps été une doctrine Française, avec la croyance que seuls des grands groupes pouvaient créer de la valeur et de l'emploi.
Puis enfin le "small is beautiful" est devenu Ă la mode, avec un rĂ´le enfin reconnu aux petites et moyennes entreprises.
Néanmoins chassez le naturel il revient au galop. Un exemple: la volonté de certaines collectivités (région) d'intervenir au capital du groupe EADS.
Comme s'il n'était pas plus efficace d'utiliser les 150 millions promis à la création d'entreprises plutôt que de mobiliser ces sommes pour avoir 0.5% à 2% du capital au sein d'un groupe et au final n'avoir aucun poids.
Pour information les besoins financement,sur les 4 prochaines années, pour lancer une nouvelle gamme d'avions sont évalués à plus de 10 milliards d'euros....à comparer au 150 millions...
Le problème en France ce n'est pas l'amoindrissement de grands groupes, mais plutôt le manque de renouvellement de nos TPE-PME.
Ce qui importe c'est le différentiel création d'emploi/destruction d'emploi.... plus que le nombre de destructions d'emploi en valeur absolue.
S'il fallait convaincre encore du rôle capital de la création d'entreprises dans une économie, il convient de lire une étude très intéressante éditée par la "Small Business Administration" (SBA) aux Etats Unis.
Celle-ci montre que le taux de création d'entreprises représente le facteur déterminant dans l'évolution des principaux indicateurs économiques des Etats américains tels que les revenus par personne, le taux d'emploi ou encore le produit intérieur brut de chaque Etat.
Cette étude indique que pour augmenter la prospérité du pays et améliorer le pouvoir d'achat des salariés, les actions politiques les plus efficaces consistent à assurer un environnement fertile pour la création et le développement de nouvelles sociétés.
Ce qui importe ce n'est pas tant le nombre de sociétés en activités mais le taux de création d'entreprises pour expliquer la croissance économique du pays.
Ainsi une augmentation de 5% du nombre de création d'entreprises génère une augmentation de la croissance du PIB de l'Etat considéré de 0,47%.
Rapport SBA: http://www.sba.gov/advo/research/rs292tot.pdf
La France s'intéresse aux TPE/PME, mais ne sait pas leur faire confiance.
Un exemple flagrant ces derniers temps, était la proposition de créer des "passeports pour le numérique" sous la forme de formations aux usages des TIC.
Pour les consultations, seuls des gros cabinets de conseil ont été appelés, et bien sur, les contrats de formation ont été proposés à ces mêmes cabinets.
Il n'y a même pas eu d'appel d'offre, là ou justement des TPEs, se seraient positionné sur un marché qu'elles connaissent bien, avec la mobilité géographique et la réactivité.
Je ne critique pas ici les cabinets conseils, mais bien la logique d'état qui ne pense même pas à consulter les premiers intéressés et encore moins à leur proposer le travail.
Tout Ă fait AYMERIC,
Beaucoup de TPE n'ont pas accès à des marchés; et ceci concerne également les marchés publics.
En France, l'accès aux marchés publics reste délicat d'un point de vue culturel,comme tu l'indiques avec un manque de confiance, mais également d'un point de vue financier: des appels d'offres ne sont ouvert qu'aux entreprises ayant une taille critique avec différents critères comme le chiffre d'affaires.
Vivement un Small business act (SBA) à la Française.
Elaboré aux USA en 1953 cette politique propose:
- un accès plus aisé des TPE/PME aux crédit bancaires
- la mise en place de quotas dans les achats publics. Ainsi un minimum de chiffre d'affaires est réservé aux PME.
A défaut de pouvoir disposer rapidement d'un système pareil, la solution pour les TPE peut résulter du regroupement de compétences afin de peser "plus lourd".
Votre groupement "Experts du Web" constitue déjà une bonne réponse:
Site:
www.ajblog.fr/index.php/l...
Effectivement des sociétés en création génèrent de la croissance, selon leurs capacités.
Ne manque-t-il pas de vrais fonds pour aider ces petites entreprises en développement ?
150 millions d'euro c'est un micro goute d'eau et cela permettrait d'aider tellement d'entrepreneurs... et de tellement favoriser la croissance !
Jean Marc,
En commentant votre commentaire je rajouterai qu'en faisant le bilan des entreprises innovantes que l'on accompagne au sein de nos pépinières d'entreprises, en moyenne celles-ci ont besoin au départ pour lancer le " business" de 90 000 euros...
Donc 150 millions pourait permettre d'amorcer la pompe de plus de 1 600 entreprises... ce n'est pas rien....car pour répondre à votre question il manque vraiment des sources de financement comme l'aborde le billet ci-dessous:
www.capitalsocial.fr/inde...
Au plaisir de vous lire....
Tout à fait d'accord, et c'est encore plus vrai pour les entreprises pas forcément innovantes (que l'on oublie parfois pour privilégier à tort ? le coté emblématique de l'innovation), mais tout simplement bien pensées sur des marchés existants ou émergents avec de bonnes personnes aux bons postes.
C'est exact on peut avoir tendance à privilégier l'innovation en ce qui concerne la création d'entreprises et cela constitue une erreur car ce qui importe c'est la création d'emplois. Par rapport à ce critère je ne suis pas certain que les entreprises innovantes crées plus d'emplois que celles qui appartiennent à l'économie "traditionnelle".
Au sein de la pépinière de Narbonne sur les 3 dernières années, les entreprises qui ont créé le plus d'emplois relèvent de l'économie "traditionnelle". Exemple la société LANGUEDOC NET (décapage et nettoyage industriel) avec 22 créations d'emplois en 2 ans....
Donc aidons les 2 économies.....
Aucun trackback.
Les trackbacks pour ce billet sont fermés.